vendredi 8 octobre 2010

Les Russes à Paris





Dans la salle Art déco du Musée d’Art moderne, trois vêtements de Sonia Delaunay rappellent son rôle essentiel de créatrice de mode. Appliquant au textile ses recherches picturales, elle crée dès 1913 des robes « simultanées », aux rythmes et formes déterminés par la couleur. Plusieurs œuvres de Robert Delaunay leur font écho.

Les peintures de Natalia Gontcharova sont mises en regard avec deux de ses robes. Très influencées par la luxuriance des ballets russes, ces créations textiles se caractérisent par des applications et broderies aux couleurs vibrantes, comme en témoigne la robe en crêpe de Chine noir (vers 1925) rehaussée d’une éclatante polychromie. Plus figuratif, le décor lamé or de la seconde robe (vers 1922-1924) relève de l’esthétique Art déco.

Fasciné par la culture russe, Paul Poiret (1879-1944) voyage en Russie dès 1911. Une veste en toile de coton blanche et rouge (vers 1920) illustre cette inspiration. Un film provenant des Archives françaises du film du CNC, réalisé en 1925, montre le couturier dans ses salons du Rond-Point des Champs-Elysées. Trois photographies de Thérèse Bonney complètent cette évocation.

En cette première moitié du XXe siècle, les acteurs de la scène artistique parisienne partagent une esthétique commune qui intègre également le mobilier. Dans la salle Art déco, les œuvres de Jacques-Emile Ruhlmann, Michel Dufet, Eugène Printz, Jean Dunand, entre autres, participent de cette esthétique. Puisant aux mêmes sources d’inspiration et nourris d’influences réciproques, l’art et la mode voient leurs frontières abolies. Et c’est tout naturellement que la mode trouve ainsi sa place parmi les arts décoratifs.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire