jeudi 9 juillet 2009

Gustavo Lins / Le Monde


PARIS HAUTE COUTURE AUTOMNE-HIVER 2009-2010
Créateurs de mode et apprentis artistes
LE MONDE | 09.07.09 | 17h15

Depuis quelques saisons déjà, une nouvelle "couture culture" est apparue. C'est l'apanage des petites maisons où, à défaut de gros moyens, on ne manque pas d'idées. La marque On aura tout vu a fait défiler, mercredi 8 juillet, dans les jardins du Palais-Royal, des robes dont le tissu n'existe pas : en tulle rebrodé fil par fil de bouclette de laine, ou incrusté de dentelle et peint à la main. Même les accessoires étaient inédits : pour créer leurs bijoux de tête et autres colliers, les créateurs bulgares Livia et Yassen ont ramassé des branchages et des feuilles qu'ils ont trempés dans de la colle, et peints de couleurs vives pour un show consacré à la "forêt enchantée".

Franck Sorbier a présenté une dizaine de modèles au Studio Harcourt, sur des mannequins qui semblaient vivre à demeure. En plus de ses vêtements uniques -obtenus par compressions de tissu, par effilochage et par la couture de centaines de chutes d'étoffes-, le couturier a dévoilé de nouvelles créations: des portraits de métal à base d'éléments d'horlogerie (avec la maison Chardon & petits-fils) ou de pièces d'orfèvrerie (avec la maison Richard). "Je n'avais plus de tissu, de budget... mais j'aime faire naître d'un tas de choses disparates, une émotion, une envie", explique-t-il.

Chez le Brésilien Gustavo Lins, qui dispose d'un atelier à Paris, le vêtement est prétexte non pas à habiller le corps, mais à une quête esthétique. Le styliste n'en finit pas de travailler le kimono, parce qu'il est "simple et en rupture avec les codes bourgeois". Il le choisit ancien, importé du Japon, puis le métamorphose. Lors du défilé, le kimono semble avoir disparu, mais il est bel et bien là, via un col ou une manche sur un trench, une veste ou une robe, puis resurgit dans la ligne en T d'une robe-tablier en agneau glacé rose pivoine.

Véronique Lorelle
Article paru dans l'édition du 10.07.09

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