Claude Brouet

Une nouvelle semaine, une nouvelle thématique dans la Fabrique qui s'intéresse pendant quatre jours à la mode, à ses évolutions, et au vêtement comme élément d'histoire.

Premier temps en compagnie de notre grand témoin Claude Brouet qui a traversé à différents niveaux un demi-siècle de mode : elle est la fille de Madame Gilberte, directrice de la couture chez Schiaparelli ; elle a inauguré au magazine "Elle" en 1953 une rubrique consacrée au prêt-à-porter ; enfin, de 1988 à 1997, elle a été directrice de collection chez Hermès.

Avec elle, le parcours est chronologique dans des temps de mode très différents, depuis son enfance jusqu'à la période contemporaine : c'est d'abord, chez Schiaparelli ou dans l'immédiate après-guerre, l'émulation parisienne autour des maisons de coutures qui employaient près 4000 personnes. Des femmes élégantes qui se font faire des tenues pour toutes leurs activités, parfois la même d'une année sur l'autre. Des patrons en tissu ou en papier, des robes que l'on observe et recopie un peu partout... "toute la création venait de Paris et de la haute couture".

Puis, Claude Brouet revient longuement sur la révolution "prêt-à-porter" dès le milieu des années 1950, beaucoup de créativité là encore dans un élan considérable et souvent très créatif.
Et dans le même temps, le "Elle" dirigé par Hélène Lazareff qui, fort de très importants tirages, supporte cette mode qui "descend dans la rue".

Claude Brouet raconte ainsi, ici, la révolution Dior, puis Cardin, Courrèges, ou les lignes de créateur pour Prisunic qui rendaient "accessible au plus grand nombre des choses de style".

Pourtant, sans aigreur, la période actuelle est vue par elle comme quelque chose de radicalement différent. Elle parle des shows, des marques, de la disparition des clientes de couture. "La mode ce ne sont plus des vêtements, c'est une attitude" nous dit-elle.
"Un monde qui a complétement changé"", et c'est comme ça...
Claude Brouet. Elle fut journaliste de mode, puis directrice de collection.