vendredi 30 janvier 2009

Un chorégraphie grave et superbe de François Raffinot


La danse des adieux



Un chorégraphie grave et superbe de François Raffinot



Les danseurs se sont installés dans un silence serein. Une voix sort de l'ombre. Et le mouvement, lentement, s'insinue dans le corps de cinq interprètes vêtus de noir. Des réminiscences baroques rappellent que François Raffinot, le chorégraphe d'« Adieu », parcourut naguère l'univers du ballet de cour. Du quintette, on est bientôt passé à un quatuor vêtu de blanc... des pas glissés, des ports de bras qui semblent autant de supplications. Trois vestales dansent, en robes écarlates sorties des ateliers de la maison Hermès, comme tous les costumes du spectacle, et conçus par Marc Audibet. Noir, blanc, rouge, vert, bleu, chaque couleur accompagne quintette, quatuor, trio, duo, solo... avant que les lumières savantes de Françoise Michel ne chavirent avec le dernier danseur et que s'installe l'obscurité. C'est ainsi que se décline cet « Adieu » que François Raffinot a voulu adresser à Dominique Bagouet ou à d'autres amis disparus, comme Robert Kovich. Pour ce faire, le chorégraphe a recouru à une composition de Pascal Dusapin, « Medeamaterial ». Un peu sévère, un peu froid peut-être, l'adieu est grave. Mais il est surtout très beau.

Raphaël de Gubernatis

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