Plongeons aujourd’hui dans le temps pour vérifier à quel point les grands cycles de la Mode se perpétuent, avec tout de même quelques nuances de taille !
Une exposition majeure court jusqu’à l’automne au Musée des Arts Décoratifs à Paris : l’Histoire Idéale de la Mode Contemporaine. 150 pièces, 40 vidéos pour comprendre les années 70 et 80.
Olivier SAILLARD
Commissaire de l’exposition Mode 70-80 (Curator Fashion 70/80)
PARIS
Les années 70 sont les dernières années où il y a une grande coïncidence entre le grand public, le public de la rue, et le podium. Selon un système de vases communicants, les créateurs descendent de leurs maisons de couture pour aller faire du prêt-à-porter, dans la rue, il y a vraiment une recherche stylistique d’un vêtement qui n’éclate pas toujours à l’œil, qui brille par sa tendresse et sa simplicité, parce qu’il s’adresse au plus grand nombre.
Les défilés sont des performances émaillées de “zones d’approximation et d’improvisation“. Les années 80 sont la décennie qui met la Mode à la Mode.
Les créateurs se signifient par leur singularité. L’importable côtoie le portable.
Comment créer des choses nouvelles ? Marc Audibet invente le stretch.
Marc AUDIBET
Créateur (Designer)
PARIS
La notion d’argent n’existait pas et donc forcément le temps semblait libre, il n’y avait pas cette notion d’urgence, la seule urgence c’était de créer.
Et aujourd’hui ?
Marc AUDIBET
Créateur (Designer)
PARIS
La Mode vit dans un temps extrêmement court, donc je ne pense pas que la Mode ait le temps de réfléchir. Les gens sont plus libres de leurs vêtements, mais je ne sais pas s’ils sont mieux habillés, ça je me pose la question …
Les années 70/80 sont le ferment du 21ème siècle.
Un nouveau vocabulaire se met en place. Jean-Charles de Castelbajac est le premier artisan du rapprochement Mode et Art. Liberté de créer avec des bandes Velpeau, des serpillères, des toiles à matelas. On s’amuse.
Jean-Charles de CASTELBAJAC
Créateur (Designer)
PARIS
C’était fun, c’était rock n’roll, il y avait une forme d’insouciance.
Il y avait surtout une envie d’expériences, une dimension expérimentale. Tout était expérimental. Que ce soit le travail de Claude Montana sur la structure, que ce soit le travail de Thierry sur la scénographie, sur l’héritage hollywoodien, que ce soit mon travail sur les prints, le détournement des matières, quelque chose de tout à fait excitant, de mise en abîme, de danger, de prise de risques, et ça aussi dans nos vies personnelles … ah ah ah …
Suite de l’exposition cet automne avec les années 90/2000 où l’on verra apparaître les groupes de luxe. Les créateurs sont devenus rationnels, pros, sérieux. Trop sérieu?
http://mode.blogs.france24.com/article/2010/06/17/mode-special-arts-decoratifs-0
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